« Quadrature du cercle » d’Elke Palu articule un dialogue entre formes géométriques et couleurs contrastées en plaçant un cercle légèrement décalé du centre, occupant un quart de la surface, comme point focal de la composition. Ce cercle, par sa taille et sa position stratégique, domine l’ensemble sans être centré, créant une tension entre la stabilité visuelle et une asymétrie calculée. En se détachant des autres éléments par son traitement chromatique ou sa transparence, il attire le regard et agit comme une ancre visuelle dans une composition autrement fragmentée.
Cette centralité décalée évoque les recherches de Kandinsky sur la notion de « point et ligne sur plan », où une forme unique peut structurer tout l’espace environnant tout en maintenant une relation dynamique avec les autres éléments. Le cercle, symbole universel de l’unité et de l’harmonie, contraste ici avec les rectangles rigides qui l’environnent, renvoyant aux tensions caractéristiques de l’art abstrait moderne.
La texture granuleuse qui habille la surface du tableau amplifie la matérialité de l’œuvre, tout en accentuant la profondeur visuelle créée par les superpositions et transparences. La palette dominée par le fuchsia, le turquoise et le noir place le cercle au cœur d’un jeu de contrastes colorés où les teintes vibrantes semblent dialoguer avec des zones plus sombres et opaques, rappelant les expérimentations chromatiques de Sonia Delaunay.
La position légèrement excentrée du cercle peut également évoquer une déviation intentionnelle des principes rigides de l’équilibre classique, une approche visible chez des artistes comme Mondrian qui, bien qu’orthogonal, cherchait une dynamique entre stabilité et mouvement. Le contraste entre le cercle et les formes rectilignes qui l’entourent introduit un rythme visuel, renforcé par les contours nets et les interactions des teintes. Ce dispositif invite à une réflexion sur la relation entre le centre et la périphérie, entre le statique et le fluide, tout en interrogeant l’importance du placement dans la perception d’une œuvre.




















